L’anxiété sociale se manifeste par une peur intense dans des situations sociales de tous les jours, entrainant des stratégies d’évitement. Les TCC (thérapies comportementales et cognitives) sont appropriées pour les soigner. Et si nous utilisions la photo-thérapie comme outil pour y parvenir ?
L’anxiété sociale : un handicap dans la vie de tous les jours
Appréhension pour rencontrer des personnes inconnues ; anticipation anxieuse permanente ; peur irrationnelle du regard de l’Autre et de paraître ridicule/inadapté·e ; multiples stratégies d’évitement au quotidien, même dans les situations les plus anodines (ne pas oser décrocher le téléphone, ne pas sortir de chez soi car il y a un voisin sur le palier et on ne sait pas quoi lui dire, ne pas oser manger seul·e en public…), etc etc etc. Sans parler des signes physiques (pouls qui s’accélère, nausée, tremblements…). L’anxiété sociale se manifeste de bien des façons, et peut venir empoisonner la vie de tous les jours, les relations humaines, la vie professionnelle et amoureuse… . Elle s’immisce, insidieusement, dans le quotidien, même dans les actions les plus insignifiantes.
Récemment j’ai pris conscience que je n’étais pas seulement introvertie, mais anxieuse sociale. Mais la photographie a été une magnifique thérapie pour moi. Car à un moment, l’envie de faire des photos, et surtout de photographier les gens, a été si forte que j’ai appris à surpasser mon anxiété. Ça a été ma façon d’entrer en contact avec cet « Autre » qui me terrifiait tant, avec comme « excuse inconsciente » la création artistique.
Une thérapie des deux côtés de l’appareil photo
La photographie, et de manière générale la création artistique, peut être un biais pour apaiser cette anxiété, que ce soit en tant que photographe comme en tant que sujet photographié.
Côté « modèle »
En effet, en osant apparaître sous le regard de « l’Autre » dans un cadre sécurisé et bienveillant (l’autre étant symbolisé par le/la photographe), on vient progressivement apprendre à apprivoiser ce regard paralysant. Sous certains aspects, on peut parler de « thérapie d’exposition ». Il s’agit en effet d’exposer la personne, de manière progressive et contrôlée, à ce qui lui génère de l’angoisse pour lui apprendre à la maitriser, comprendre ses pensées automatiques, les interroger et les remettre en question. En s’exposant peu à peu au regard d’autrui, celui-ci sera moins lourd et en voyant son image sur les photos, la personne pourra prendre conscience de ce qu’elle dégage (par exemple, que sa peur du ridicule n’est pas fondée).
Côté « photographe »
On peut aussi se servir de la photo pour apprivoiser le monde, en s’armant d’un appareil photo. Ainsi, on peut s’approcher des gens sans entrer en relation avec eux, on peut les observer tout en restant « en sécurité ». Un peu comme les photographes animaliers qui ne s’approchent pas trop près des lions mais qui peuvent étudier leurs comportements…
En veillant toutefois à ce que cela ne devienne pas une énième stratégie d’évitement (oui oui, on la connait l’astuce de se cacher derrière l’appareil pour « s’effacer ! »), mais en essayant de surmonter ses angoisses en allant vers l’autre avec l’outil créatif comme « subterfuge ».
Soigner l’anxiété sociale
Pour traiter l’anxiété sociale, les TCC (thérapies comportementales et cognitives) sont particulièrement indiquées car elles visent à changer les comportements et émotions liées aux situations anxiogènes.
L’approche par la photographie peut être vue comme un outil englobé dans une thérapie plus large.
Si vous pensez souffrir d’anxiété sociale, ou si vous êtes dans une situation de mal-être, n’hésitez pas à pousser la porte d’un·e thérapeute spécialisé·e dans les TCC, ou de tout psychologue qui pourrait vous apporter une aide. (voir la page « partenaires » pour trouver une liste de thérapeutes)